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[CP] Une rupture démocratique inquiétante

 

Le 3 mai 2023

Depuis janvier, des millions de français·es descendent dans la rue et se mettent en grève contre la réforme des retraites présentée par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Parmi ces manifestant·es, des milliers de jeunes sont également mobilisés. Le caractère massif et répété de cette mobilisation est inédit depuis plusieurs années.

Le déclenchement de l’article 49-3 le 16 mars dernier à été un premier tournant : les jeunes se sont encore plus massivement mobilisés face à ce qu’ils et elles perçoivent comme un déni de démocratie. Dans les cortèges des manifestations et sur les réseaux sociaux, les messages contre le 49-3, devenu symbole de cette crise démocratique, se sont ainsi multipliés. La décision du conseil constitutionnel le 14 avril et la promulgation nocturne de la loi par le Président de la République ne semblent pas avoir apaisé l’inquiétude démocratique des français·es, et particulièrement des jeunes. C’est en tout cas ce que semblent indiquer les manifestations et rassemblements qui se multiplient depuis quelques semaines au cours des déplacements du président et du gouvernement.

A cela s’ajoute un contexte dangereux pour les libertés associatives et la liberté de manifestation entretenu notamment par certains choix du gouvernement, des préfectures, et de certaines législations émanant de la majorité présidentielle. Cet état de fait doit nous alerter : une démocratie saine à besoin d’une société civile organisée engagée et critique pour perdurer.

Cette mobilisation, et l’indifférence affichée face à bientôt quatre mois de grèves et de manifestations massives, soutenue par une large majorité de la population, doivent nous alerter. Comment s’étonner de la hausse de l’abstention des jeunes à chaque élection face au recours au 49-3 et à ce qui s’apparente à un refus net de trouver d’autres issus de la crise politique et démocratique que le passage en force ?

Si cette montée de l’abstention est trop souvent présentée comme la conséquence d’une jeunesse désabusée, il n’en est rien : les jeunes sont nombreux·es à s’engager, dans des associations, sur les réseaux-
sociaux, dans des syndicats, ou comme on l’a vu massivement ces dernières semaines, en manifestant. Les chiffres de l’Eurobaromètre flash nous indiquent par exemple que 57% des jeunes ont participé, au moins ponctuellement, aux activités d’une association. C’est bien la décrédibilisation croissante de nos institutions, de notre démocratie et le mépris des formes d’engagement des jeunes qui sont les causes de cette abstention, et non l’inverse.

Le FFJ travaille et alerte sur les questions démocratiques depuis longtemps déjà. La nécessité d’associer les jeunes et leurs organisations à l’élaboration et aux décisions politiques se fait toujours plus urgente, cette crise en est un nouvel exemple ! Continuer à nous mettre de côté, c’est nous éloigner toujours plus des formes d’expression démocratique dans toute leur diversité.

Face à cette crise politique majeure, aux enjeux sociaux et écologiques toujours plus pressants, nous appelons à remettre réellement la jeunesse au cœur de la démocratie, en entendant, et surtout en écoutant, les jeunes et leurs revendications.

Le Forum Français de la Jeunesse

Le communiqué de presse en PDF

Contact presse :

Samuel Béguin, Délégué générale

Tél : 06 75 33 94 44

E-mail : dg@forumfrancaisjeunesse.fr 

[CP] Cité des Chances rejoint le Forum Français de la Jeunesse

Communiqué de presse

Le 29 septembre 2022,

Le Forum Français de la Jeunesse (FFJ) porte-parole des principales organisations de jeunes en France s’agrandit et accueille un nouveau membre au sein de son collège associatif : l’association Cité des Chances, qui promeut l’engagement citoyen des jeunes de banlieue et de quartiers populaires.

En 2012, les principales organisations nationales de jeunes se réunissent et lancent le FFJ, espace de travail et d’échanges, autonome des pouvoirs publics. Il a pour objet la représentation des jeunes par eux-mêmes face au constat de la faible présence des jeunes dans le débat public. Dix ans après sa création, le FFJ a connu de belles victoires et continue son combat pour une meilleure prise en compte de la parole des jeunes et leur accès au droit commun. Fort de sa diversité, regroupant des organisations associatives, étudiantes, lycéennes et politiques aux idées et opinions différentes, le FFJ s’enrichit pour son 10e anniversaire d’un 20e membre, Cité des Chances.

Cité des Chances est une association née en 2018 en faveur de l’égalité des chances. L’association a pour ambition d’accompagner les jeunes de banlieues et de quartiers populaires en donnant des outils d’accompagnement dans la vie citoyenne. Pour ce faire, les équipes bénévoles mettent en place un “parcours citoyen” au lycée, qui s’exprime à travers différentes actions : simulations parlementaires dans les établissements scolaires, projets d’éloquence, visites d’institutions. Constatant la faible place de l’EMC (Enseignement civique et moral) à l’école ou encore l’abstention des jeunes aux élections, l’association encourage les villes à la création de Conseil Municipaux de Jeunes ou bien propose des ateliers débats à l’occasion d’élections… Préoccupée par les situations d’inégalités des jeunes en banlieue et dans les quartiers populaires, Cité des Chances se mobilise dans la lutte contre l’auto-censure des jeunes en favorisant un meilleur accès à l’information, notamment dans leur orientation.

“Le Forum Français de la Jeunesse est un amplificateur de nos paroles et de nos combats. Il correspond exactement à l’ADN de Cité des Chances, et c’est pourquoi notre adhésion prend aujourd’hui tout son sens.”

Brandy Boloko, Président de Cité des Chances

Dans un moment fort en crises, le Forum Français de la Jeunesse et Cité des Chances se réjouissent de pouvoir travailler ensemble afin de favoriser des politiques de jeunesse toujours plus inclusives et égalitaires auprès des pouvoirs publics.

Le Communiqué de presse


Contacts presse :
 

Steven BOLOKO, directeur communication & relations presse de Cité des chances
Tél : 06 26 36 95 73 |e-mail : steven.boloko@citedeschances.com 

Anaïs ANSELME, Déléguée générale du Forum Français de la Jeunesse Tél : 06 75 33 94 44 |e-mail : dg@forumfrancaisjeunesse.fr 

Portrait de Victor Marion, représentant du FFJ au HCE

Victor Marion (membre du parti Allons Enfants) a été nommé pour représenter le FFJ au sein du HCE. C’est une façon pour le Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes de permettre aux jeunes d’être représenté·e·s dans des espaces de décision.

Pour rappel, Allons Enfants est un parti politique dirigé par des jeunes de moins de 30 ans contribuant au débat par le croisement de regards intergénérationnels. 

Peux-tu nous parler de ton parcours d’engagement ?

À mon arrivée à l’université, je me suis rapidement engagé dans le milieu associatif étudiant. J’y ai rencontré de nombreux acteurs de jeunesse et d’éducation populaire, ce qui m’a permis d’être davantage sensibilisé à différentes causes, et notamment celle de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces nombreuses valeurs, j’ai eu l’occasion de les retrouver chez Allons Enfants, c’est pourquoi, à la suite de mes études, j’ai décidé d’adhérer à ce parti.  Concernant mes études justement, j’ai choisi d’orienter mon parcours universitaire de STAPS dans le domaine de la sociologie appliquée au sport. À cette occasion, j’ai mené un mémoire de fin d’études sur les représentations du genre des adolescentes et adolescents dans le cadre de cours d’EPS. À la suite de mes études, je me suis engagé auprès de la liste “l’écologie ensemble, solidaire et citoyenne” dans le cadre des élections régionales de 2021, une liste soutenue par Allons Enfants. Dans la continuité, j’ai souhaité poursuivre mon engagement auprès du groupe d’élus nouvellement formé, c’est pourquoi j’ai postulé pour devenir collaborateur de groupe, ce que j’ai la chance d’être depuis la rentrée dernière. 

Quelles sont tes aspirations, tes ambitions sur ton rôle au Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes ?

Je souhaite porter la parole du FFJ et des jeunes au sein d’une instance qui, comme beaucoup d’autres, n’en compte que trop peu. J’ai la chance de siéger dans une commission traitant de sujets qui concernent directement la jeunesse. Il me semble donc indispensable que la jeunesse puisse s’exprimer sur ses attentes et sur ses besoins en matière de prévention et de santé sexuelle. Je souhaite qu’à l’issue du mandat en cours, le FFJ soit reconnu par le HCE comme une organisation indispensable, et ainsi assurer un siège de représentation au cours des mandats à venir. 

À titre personnel, je souhaite également m’impliquer davantage sur les sujets spécifiquement liés à la jeunesse. J’aimerai avoir l’occasion d’être rapporteur ou co-rapporteur d’un des deux avis mis à l’ordre du jour pour l’année 2023 (le premier concernant l’état des lieux de la recherche sur la contraception masculine et le deuxième concerne l’état des lieux du remboursement des modes de contraception pour les moins de 25 ans).

Dans le contexte actuel, que penses-tu de la représentation des jeunes dans le débat public ? Que vas-tu faire pour essayer d’y remédier ? 

Actuellement, les jeunes sont trop souvent absent·e·s du débat public et des instances comme le HCE. J’ai un peu l’impression d’être un OVNI au sein du HCE où je suis le seul âgé de moins de 30 ans. Cela me pose particulièrement question dans la mesure où parmi les sujets abordés par le HCE cette année, bon nombre concernent les jeunes. Je pense entre autres au très gros rapport que la commission violences doit rendre à propos de la pornographie en France. 

Aujourd’hui, il serait impensable d’écarter du débat public dès 40-50 ans ou les plus de 60 ans. Pourtant, nos institutions ont tendance à beaucoup invisibiliser les moins de 30 ans souvent sous couvert de manque d’expérience ou de crédibilité. Or, la prise en compte des jeunes aujourd’hui est indispensable pour assurer une intergénérationnalité des politiques publiques, prenant ainsi en compte les besoins de l’ensemble de la société et non pas que d’une partie. 


Cela nécessite également de rendre plus accessible nos institutions. Je fais le constat qu’un sein même du HCE, les acronymes et expériences individuelles des membres conduit à une forme d’exclusion des personnes novices et n’étant pas pleinement au fait du fonctionnement des institutions, ce qui ne permet pas une intégration optimale des jeunes.

[CP] Armée et SNU, un horizon alarmant pour la jeunesse

L’annonce du nouveau gouvernement signe le retour du Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et avec lui le remplacement de “l’Engagement” par le “Service national universel” (SNU). Anodin ? Plutôt révélateur. Le Forum Français de la Jeunesse s’inquiète de la mise en œuvre effective d’un SNU obligatoire pour toute une tranche d’âge alors que le dispositif, coûteux et controversé, souffre  en plus de nombreux dysfonctionnements.

Anciennement Secrétaire d’État à la jeunesse et à l’engagement, Sarah El Haïry est de retour mais cette fois-ci avec le SNU dans son intitulé. Un changement de terminologie qui nous heurte, en tant que jeunes engagés, par la gravité du symbole, de ce qu’il dit de la vision des jeunesses. Une obligation n’est plus un engagement, et intervient en contradiction aux valeurs portées par nos générations – plus engagées que jamais au service de la société ! L’engagement doit rester émancipateur, gratuit, pérenne, empli de sens et donc surtout volontaire. 

Un passage obligatoire par le SNU ne résoudra pas les enjeux de cohésion et de mixité sociale auxquels nous faisons face actuellement. Bien d’autres leviers d’action que le levé de drapeau s’offrent à nous, à commencer par l’éducation populaire.

La configuration de ce Secrétariat d’État est inédite : un double rattachement au Ministère de l’Education nationale et à celui des Armées. Pour la première fois sous la Vème République, les jeunes sont donc mis sous la tutelle des armées : une ligne rouge est franchie. 

Si philosophiquement, le SNU, rendu obligatoire, va à l’encontre des aspirations des jeunes et de leurs organisations, d’un point de vue pragmatique, le compte n’y est pas non plus. Dans son rapport sur le déploiement du SNU en 2021, l’INJEP pointe ainsi des dysfonctionnements logistique et de densité des séjours, la difficulté à comprendre le “fil rouge” ou une mise en œuvre très variable de la gouvernance. Si les chiffres de satisfaction semblent excellents, ils cachent en réalité de grandes nuances pour les 10% de jeunes qui considèrent que le SNU leur a été imposé, et qui sont alors moins convaincus par le dispositif. Qu’en sera-t-il avec la généralisation ?

Enfin, le coût interroge sur les priorités que se donne le gouvernement vis-à-vis des politiques jeunesse, alors que nous alertons depuis 2 ans sur les enjeux essentiels de lutte contre la précarité croissante des jeunes et de leur place – ou plutôt de leur absence – dans les espaces démocratiques. Transitions démocratique, écologique et sociale, dans un contexte de montée de l’extrême droite, autant de priorités pour les 5 prochaines années. Ces enjeux pour l’ensemble des générations, appellent bien d’autres réponses qu’un énième dispositif qui enferme, à nouveau, les jeunes dans des cases. 

Contact presse : 

Anaïs Anselme
Déléguée générale
06 75 33 94 44
dg@forumfrancaisjeunesse.fr

Le communiqué de presse en PDF

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