Le RSA pour les jeunes dès 18 ans, une étape nécessaire vers une politique de jeunesse ambitieuse !
Les organisations de la plateforme “Pour un Big Bang des politiques de jeunesse” accueillent avec une certaine incompréhension les propos tenus par le secrétaire d’État à la jeunesse concernant l’ouverture du RSA aux 18-25 ans, qui serait selon lui “se placer dans un esprit de défaite”. Alors même que Gabriel Attal déclarait, il y a quelques mois, que le projet de Revenu Universel d’Activité (RUA) sur lequel planche le gouvernement devrait nécessairement être ouvert aux jeunes de 18 à 25 ans. En effet, Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès du Ministre de la Santé et des Solidarités, affirmait le 11 décembre 2019, que le gouvernement s’inscrit dans cette orientation qui fait largement consensus parmi l’ensemble des participant·e·s à la concertation en amont de ce projet. Par là même, les acteurs participants à cette concertation et les organisations de la plateforme BBPJ, loin de se mettre dans une posture de défaite, démontrent que ne pas garantir un minimum de ressources aux jeunes accroît la dépense publique.
Aujourd’hui, la crise sanitaire et ses impacts économiques et sociaux à venir a mis en exergue les inégalités et surtout la très forte paupérisation d’un pan significatif de la jeunesse. Aussi, cette situation appelle chacun·e à ne pas céder au dogmatisme, celui qui veut qu’à chaque fois qu’est avancée l’urgence d’un minimum de ressources pour les jeunes est opposée l’appétence pour les jeunes à l’oisiveté et au non travail ! Il faut au contraire, devant l’explosion du chômage qui se profile, avoir une approche pragmatique, acter que l’accès à l’emploi ne va pas aller de soi, notamment pour les jeunes, et que dans l’interstice, une société développée prônant l’égalité des droits doit aussi assurer un égal accès des jeunes à des ressources minimums.
Par ailleurs, cette mesure conjoncturelle n’empêche nullement de penser une politique structurelle et transversale pour la jeunesse. Les organisations de la plateforme sont tout à fait disposées à co-construire avec les pouvoirs publics un “horizon” ambitieux pour les jeunes !
Contact presse :
Anthony Ikni, délégué général du FFJ : 06 75 33 94 44 – info@forumfrancaisjeunesse.fr
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Le FFJ fait partie des organisations membres de la plateforme « Pour un Big Bang des politiques de jeunesse » qui réunit depuis 2011 les associations qui œuvrent à la mise en place d’une politique de jeunesse ambitieuse en en France.
Covid-19 : annonce d’une aide exceptionnelle pour les jeunes de moins de 25 ans
Communiqué de presse
Lundi 4 mai, le Premier ministre a annoncé devant le Sénat qu’une aide de 200 euros serait versée à 800 000 jeunes de moins de 25 ans “précaires ou modestes”. Cette somme sera versée :
- début juin aux étudiant·e·s ayant perdu leur travail ou leur stage et aux étudiant·e·s ultramarins isolé·e·s qui n’ont pas pu rentrer chez eux ;
- mi-juin aux jeunes de moins de 25 ans, précaires ou modestes, qui touchent les aides pour les logements (APL).
Le 20 avril 2020, le Forum Français de la Jeunesse (FFJ) était signataire d’un communiqué de presse, aux côtés de neuf autres organisations de jeunesse, pour alerter le Gouvernement sur la situation des jeunes les plus fragiles et plus précaires. Le FFJ salue donc cette annonce, qui constitue un premier pas nécessaire pour des centaines de milliers de jeunes entre 18 et 25 ans, jusque là non concerné·e·s par l’aide exceptionnelle annoncée par Édouard Philippe le 15 avril 2020.
Rappelons que la singularité des jeunes âgé·e·s de 18 à 25 ans est malheureusement de ne disposer d’aucun filet de sécurité et que la période de confinement actuelle est synonyme d’une paupérisation accrue pour les jeunes travailleur·euse·s, les étudiant·e·s ou encore demandeur·euse·s d’emploi.
Si cette aide va enfin permettre à des centaines de milliers de jeunes de respirer financièrement, elle n’est que ponctuelle et son montant largement inférieur au niveau du RSA. Il est donc nécessaire d’aller plus loin puisque cette période de crise sanitaire annonce une crise économique et sociale durable. Le FFJ souhaite alerter le Gouvernement sur les point suivants :
- Il est vital de préparer dès maintenant l’insertion des 700 000 futur·e·s diplômé·e·s en rétablissant l’aide à la recherche d’un premier emploi (ARPE), supprimée depuis le 1er janvier 2019, pour leur garantir un filet de sécurité dans un contexte de crise à venir du marché du travail.
- Au sortir du confinement, le FFJ souhaite que le Gouvernement investisse en priorité sur les dispositifs d’insertion des jeunes les plus fragiles et les plus précaires, en généralisant massivement la Garantie Jeunes et le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) ;
- Dans les prochains mois, nous demandons enfin au Gouvernement de tout mettre en œuvre pour permettre aux jeunes de moins de 25 ans d’accéder dans les meilleurs délais à des ressources, que ce soit par l’ouverture du RSA ou la création d’un revenu universel d’activités.
Le FFJ se tient à la disposition du Ministère des Solidarités et de la Santé ainsi que du Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse pour construire ensemble des solutions durables pour tous les jeunes.
CONTACT PRESSE :
Anthony Ikni, Délégué général, 06 75 33 94 44, info@forumfrancaisjeunesse.fr
Entendons leurs cris
Dans le cadre de la campagne “Entendons leurs cris”, UNICEF France et le collectif Nous Toutes publient une tribune dans Le Parisien co-signées par plusieurs organisations dont le FFJ.
Elle est adressée directement aux enfants et adolescent·e s victimes ou témoins de violences pour les encourager à contacter le 119. Des enfants souffrent mais leurs cris ne sont pas entendus. Nous voulons rappeler aux enfants qu’ils ont des droits, dont celui d’être protégés, et diffuser les numéros d’urgence contre les violences faites aux enfants : le 119
Nous sommes dans la 8ème semaine de confinement, 80% des violences faites aux jeunes ont lieu dans leurs familles. La semaine dernière le nombre d’appels au 119 à bondi de 89%, la situation est urgente et les chances qu’habituellement les enfants ont pour se confier à une personne extérieure sur leur situation sont réduites à néant. Les numéros d’urgences sont l’unique solution et le FFJ tient à poursuivre cette sensibilisation auprès d’un maximum de jeunes.
Les cris des enfants doivent être entendus par tous et de toutes. Nous vous demandons de signaler au 119 tout doute concernant les violences, physiques, psychologiques ou sexuelles, dont des enfants pourraient souffrir. On ne le dira jamais assez : mieux vaut signaler, au risque de se tromper, plutôt que de laisser un enfant en danger.
[CP] Covid-19 : l’urgence de prendre en compte la situation de tous les jeunes !
Communiqué des organisations signataires de la plateforme pour un Big Bang des Politiques Jeunesse (BBPJ)
Le monde entier est plongé depuis plusieurs semaines dans une crise sanitaire inédite. D’ores et déjà, il y a un consensus général entre l’ensemble des responsables politiques en France pour dire que cette crise sanitaire engendre une crise économique et sociale majeure. Il y a une urgence à agir pour la jeunesse !
La plateforme « Pour un Big bang des politiques jeunesse » rassemble des associations, fédérations et mutuelles, mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, organisations de jeunes, organisations syndicales, structures d’insertion, d’hébergement d’accueil ou de santé, qui accueillent, accompagnent et travaillent auprès de millions de jeunes chaque année.
Ces organisations œuvrant au quotidien auprès des jeunes savent que les premières victimes de la crise sont les plus fragiles, les plus précaires, assez largement constitué d’une jeunesse déjà frappée par le mal logement et la pauvreté en temps “normal”. Déjà, nos organisations observent un blocage des parcours d’insertion professionnelle pour les jeunes : arrêt de CDD, mise au chômage, blocage des missions d’intérim, report des stages, etc. Les jeunes ne doivent pas encore faire office de variable d’ajustement dans un marché de l’emploi qui va se durcir.
Dans ce contexte, la singularité des jeunes âgé·e·s de 18 à 25 ans est malheureusement de ne disposer d’aucun filet de sécurité. L’arrêt d’activité est donc synonyme d’une paupérisation accélérée. La concertation sur le Revenu Universel d’Activité initiée depuis juin 2019 a mis en exergue qu’il était nécessaire d’ouvrir aux jeunes l’accès aux revenus de solidarités avant 25 ans. Le Président de la République a d’ailleurs précisé en février dernier que l’ouverture aux jeunes était acquise.
(suite…)COVID-19 : un rappel des consignes
Arrivée à la troisième semaine de confinement, l’équipe du FFJ est toujours impliquée dans la mobilisation pour lutter contre la propagation du COVID-19. Il est indispensable de continuer à respecter les consignes, les restrictions et les gestes barrières.
Communiqué de presse du Collectif Cause Majeur !
Le Collectif « Cause Majeur ! », dont le FFJ est membre depuis sa création, a été lancé en mars 2019 par des acteurs·actrices de la société civile (associations et personnalités qualifiées) pour soutenir la cause des jeunes majeur·e·s sortant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
CRISE SANITAIRE : JEUNES MAJEURˑEˑS, UNE QUESTION PERMANENTE ET NON DE CIRCONSTANCES !
1er avril 2020
Dans le contexte de crise sanitaire et sociale liée à la pandémie de COVID-19 que traverse notre pays, les jeunes majeurˑeˑs – qui sont parmi les publics les vulnérables – sont confrontés à de nombreuses difficultés. Le Collectif « Cause Majeur ! » salue en ce sens l’amendement du gouvernement mettant fin à toute sortie sèche sur l’ensemble du territoire des dispositifs de protection de l’enfance. Interpellant les pouvoirs publics sur les difficultés auxquelles sont confrontées ces jeunes particulièrement aujourd’hui, il plaide pour que cet amendement soit pleinement effectif pendant le confinement et devienne une mesure durable… dès le « jour d’après ! ».
Une jeunesse particulièrement vulnérable face à la crise
Cause Majeur ! alerte sur les constats suivants que vivent les jeunes majeur·e·s depuis le début du confinement :
- Des jeunes se retrouvent sans hébergement, à la rue, faute de places d’accueil disponibles (« pas de nouvelle entrée » en Foyer de Jeunes Travailleurs ou Résidences sociales, par exemple) ;
- Des jeunes se présentant comme mineurs non accompagnés (MNA) ne bénéficient pas d’accueil provisoire d’urgence ou sont remis rapidement à la rue sans solution d’hébergement ;
- Des jeunes en logement autonome ou hébergés à l’hôtel se retrouvent parfois avec un accès limité aux produits alimentaires et d’hygiène ;
- Des jeunes qu’on a orienté vers un retour en famille, notamment faute de contrat jeune majeur, se retrouvent aujourd’hui confinés dans l’environnement familial ;
- Des jeunes font face à une perte immédiate de ressources financières (suspension ou rupture du contrat de travail, perte de gratification pour les stagiaires, mis en suspens des périodes d’apprentissage, autorisation de travail suspendue pour les mineurs non accompagnés…), situation qui devrait s’amplifier dans les semaines à venir ;
- Des jeunes se retrouvent d’autant plus isoléˑeˑs, face à une grande solitude, du fait du confinement, sans lien social ce qui est propice à la réactivation de peurs et potentiellement générateur pour certains de mises en danger (sorties sans autorisation, mauvaise compréhension des informations voire hypersensibilité aux « fake news » etc.) ;
- Des jeunes se trouvent en difficulté dans la gestion de leur quotidien par manque d’accompagnement éducatif du fait d’équipes réduites au minimum ;
- Des jeunes en souffrance psychologique se retrouvent en difficulté par rapport aux ordonnances du médecin, plus difficile à renouveler ;
- Des jeunes sont très stresséˑeˑs par l’après-crise : régularisation des papiers pour les jeunes majeurˑeˑs étant arrivéˑeˑs en tant que mineurs non accompagnés, recherche d’emploi fortement freinée par la crise, inquiétude quant au choix de l’orientation (pas d’interlocuteurs pour accompagner les jeunes dans cette période délicate et importante), incertitudes liées à l’inscription à des formations et à des demandes de bourses d’études pour l’année prochaine, incapacité à se projeter dans l’avenir…